Rédaction web : l'avenir des SSII

Sep 14, 2012

Note : ce texte a été rédigé pour un client de l'Agence Rédaction Web, il figure ici uniquement à titre d'illustration, afin de vous permettre d'imaginer la qualité rédactionnelle que nous fournissons. Le texte ci-dessous a été rédigé voici plus de 24 mois, il n'est plus d'actualité et peut comporter des éléments et des chiffres hors contexte qui nuiraient à la compréhension.

Dans un marché en constante mutation, les SSII généralistes sont menacées. Leur avenir pourrait passer par une réorientation côté client, et côté process. 

Les sociétés de services informatiques à la française font figure d'exception dans le paysage mondial, notamment parce que le marché national reste trusté à plus de 60 % par des entreprises hexagonales, quand les autres pays sont dominés par les grand groupes internationaux, américains et – de plus en plus- indiens.  Après avoir subi une vague de consolidations voici quelques années, au cours d'une crise qui devait marquer durablement le secteur, les SSII ont souffert face à la baisse d'activité due à la crise financière.   

Pour résister, Carole Huyvenaar du Syntec-Informatique, la chambre professionnelle du secteur., estime que « les entreprises se sont arc-boutées sur l'emploi. Elles n'ont licencié que quand elles y ont été vraiment contraintes, on l'a vu de façon très nette par rapport à la crise précédente qui était une crise de secteur », ajoutant que « les SSII n'ont pas voulu se retrouver avec l'image détestable d'entreprises peu respectueuses des salariés : elles ont eu beaucoup recours à la formation pour différer ».

Mais les prestataires informatiques sont en passe de subir une nouvelle série de mutations à plusieurs niveaux. D'abord dans la relation client, ensuite dans l'approche technique et enfin dans la manière de gérer les consultants et les ingénieurs.

LE DSI CHANGE, TOUT CHANGE 

Leur interlocuteur privilégié, c'est le DSI (directeur des systèmes d'information) qui assure au sein de son entreprise la cohérence de l'offre technique, et la coordination avec les différents partenaires externes. Naguère doté d'une coloration très technique, ce métier évolue profondément, et a de plus en plus tendance à monter au niveau de l'équipe dirigeante, quand que le DSI « à l'ancienne » était un peu le patron d'une petite entreprise au sein de l'entreprise : roi du service informatique auquel personne ne comprenait goutte, et surtout pas le haut management. C'était la règle du « Du moment que ça marche, pas de vagues ». Désormais, la direction informatique intègre plus profondément des dimensions d'interaction avec la direction financière et avec celle des achats, au niveau des équipements et services. Elle est chargée d'une intégration des données plus profonde et transversale à travers tous les niveaux de l'entreprise, au fur et à mesure que les outils de monitoring se complexifient et que les points d'échanges de données se multiplient grâce à la mobilité et aux réseaux sans fil. Le rôle du DSI deviendra celui d'un patron de l'information en charge de sa continuité, plus que celui d'un coordinateur technique des systèmes. C'est ainsi qu'il devra jongler avec des flux d'information pervasifs, multiformes et multicanaux, en assurer la cohérence et l'intégrité, il devra également veiller à garantir l'innovation technique, mais aussi la responsabilité sociale et environnementale -le fameux Green IT, ou informatique responsable- du système de plus en plus complexe dont il aura la responsabilité. A l'évidence, au fur et à mesure que son rôle dans l'entreprise va se modifier, sa relation avec les SSII va changer.

LA LOI DES CADRES

Elle a pourtant déjà fortement évolué au cours des années passée, notamment avec l'introduction des nouveaux processus d'achat qui ont introduit des contraintes nouvelles de   type industriel, particulièrement sensibles au niveau des petites SSII et jusqu'aux moyennes. Exigeant des contrats-cadres et passant par le référencement de fournisseurs, les grands comptes ne leur sont plus guère accessibles. Un système qui a intensifié le principe des sous-traitants en cascade : une SSII référencée, désireuse de répondre à un appel d'offre, s'en va chercher chez des confrères de plus petite taille voire auprès d'indépendants les compétences souhaitées en prélevant sa dîme au passage. Manière d'exercer un « portage » souvent mal vécu par les consultants, qui se traduit par un affaiblissement des marges pour la SSII d'origine.  Les sites d'intermédiation, ou places de marché sont d'ailleurs un bon moyen pour les SSII pour pêcher (ou pour placer) des ingénieurs en inter-contrat, avec les dérives que soulignent les informaticiens eux-mêmes : CV maquillés pour coller au plus près à la demande, rémunération qui atteint parfois à peine 30 % du prix facturé au client.  « Le marché est envahi par des marchands de tapis qui prennent des CV et y mettent leur logo », estime un acteur du secteur.

LA RÉGIE FAIT UN TABAC 

Pour contourner cet écueil, un informaticien, Patrick Van Straaten, a créé le site idirect.fr qui propose aux entreprises d'entrer directement en contact avec les indépendants, moyennant un coût très bas pour ces derniers. Idéal pour travailler en régie, directement chez le client. Un système techniquement similaire à celui de HitechPros.com, l'ancien du secteur, qui propose plusieurs centaines de demandes... et près d'un millier d'offres de service.  Très louable, l'initiative d'iDirect est pourtant limitée car les entreprises doivent s'assurer que le candidat est conforme à leurs besoins. Or elles n'ont guère le temps de se placer dans une situation de recrutement pour des missions de courte durée, qu'il faut bien souvent staffer dans des délais restreints. 

C'est là qu'intervient Opteamis, la jeune société de courtage de talents fondée par Frédéric Doumenc, qui explique que le marché fourmille de compétences difficiles à trouver. « Nous avons référencé plus de 2500 sociétés qui délivrent du conseil d'information. Ce sont souvent de véritables pépites constituées d'excellents ingénieurs, mais elles ont du mal à se faire connaître car elles ne disposent pas d'une force commerciale ».  Le référencement consiste donc pour Opteamis à qualifier les compétences des prestataires, d'abord sur dossier, en vérifiant les certifications, et en évaluant l'expérience à la manière d'un véritable chasseur de tête, notamment par des coups de fil aux anciens clients. Un processus complété par un entretien qui donne des indications précieuses sur la manière dont le prestataire se comporte.  « Nous avons créé une nomenclature adaptée au marché » indique Stéphane Roger, directeur associé et ancien DSI dans l'agro-alimentaire, « lorsqu'un de nos clients nous adresse une demande, nous effectuons une sélection dans notre base et nous lui proposons deux ou trois personnes disponibles qui correspondent à son besoin ». La sélection n'est plus que l'affaire d'une matinée, et 48 heures plus tard la mission peut débuter, Opteamis prélevant une part du chiffre d'affaire. « Nous assurons la paie, les RH : tout est transparent pour le client comme pour l'informaticien » précise Stéphane Roger. Le business modèle de la société est intéressant à plus d'un titre, car il met les indépendants à la portée du mid-market voire des grands comptes, en offrant à ces derniers l'approche « processus d'achat » qui leur est chère, et en évitant à tous un empilage de marges d'intermédiaires : « nos marges sont très faibles, mais récurrentes » explique Stéphane Roger, qui indique que la prochaine étape sera de mettre la base de donnée entière à la disposition des recruteurs. Frédéric Doumenc parie sur l'évolution du marché : « les pays anglo-saxons connaissent une forte proportion d'indépendants. Le marché du travail y est très fluide. En France, les informaticiens sont très attachés à leur SSII : ils ont une peur bleue de prendre leur téléphone pour appeler le client. Pourtant nombre de SSII qui n'en ont que le nom ne font pas de suivi de carrières. Résultat, il y a beaucoup de frustrations chez les consultants qui ont l'impression d'être des pions. Mais les jeunes ingénieurs qui vont arriver sur le marché seront formés à l'approche commerciale; et ils auront envie de s'amuser et de profiter de leur métier : ils n'hésiteront pas. »

DÉMATÉRIALISÉES 

L'irruption des nouveaux modèles d'informatique constitue également un vecteur de changement important. Le « Cloud Computing », qui trouve ses origines dans l'utilisation que la librairie en ligne Amazon fait de ses ordinateurs inutilisés pendant les heures creuses en les louant à distance à des tiers, permet de décentraliser singulièrement les systèmes d'information. Désormais, on peut louer de la puissance de calcul, de la mémoire ou de la bande passante à l'heure. C'est en grande partie cette évolution de l'offre technique qui permet l'explosion du SaaS, ou « Software as a Service » : le logiciel n'est plus distribué selon une licence par utilisateur ni sur un support physique, mais se trouve simplement disponible en ligne et facturé à l'usage. Annoncé de longue date, ce système est devenu monnaie courante. L'éditeur devenu ASP (Application Service Provider, ou fournisseur de service logiciel) peut se consacrer à la maintenance et à la création de nouvelles fonctionnalités : toute la logistique de gestion des licences, de la fabrication et de la livraison des boites de DVD n'est plus qu'un souvenir. Avec en sus un meilleur contrôle du piratage, puisque l'application hébergée sur un serveur valide en temps réel les autorisations d'accès.  Bien que certains soient encore hésitants, pour des raisons de sécurité des données par crainte de perdre la connexion à des moments cruciaux – si le système n'est pas chez moi, comment puis-je le contrôler ? - le Saas a fait ses preuves.

 S'il rencontre pour le moment l'essentiel de son succès auprès des PME, nul doute qu'il s'agisse d'une tendance lourde de l'industrie. Dans laquelle résident des possibilités d'économies substantielles. Ainsi, une entreprise qui fera appel aux fonctions d'un système ASP en dehors des périodes de pointe pourrait se voir allouer une ristourne, par exemple dans la préparation de la paie dès le milieu du mois.  Dans ce modèle, le rôle classique de la SSII en tant qu'intégrateur de solutions pourrait disparaître, puisque l'éditeur se retrouve en lien direct avec le client qui s'appuie sur le navigateur internet devenu un logiciel à part entière. Assurer quelques paramétrages, la mise en œuvre d'une politique de sécurité ou le transfert de données existantes ne pourra probablement pas permettre à toutes les SSII de subsister correctement. Elles auront donc intérêt à trouver de nouveaux relais de croissance. 

Stéphane Roger estime que « la valeur ajoutée d'une SSII, c'est la spécialisation technique autour d'un logiciel ou d'un pôle d'expertise. Par exemple, il y a très peu de sociétés spécialisées dans la GED, et elles sont toutes d'un excellent niveau. Les sociétés généralistes auront plus de mal à tirer leur épingle du jeu ». Un avis auquel souscrit Sany Maamari, responsable du développement de la SSII Cogenit, qui estime que « c'est un secteur en perpétuel renouveau. Les entreprises tombent, meurent et revivent, chaque nouvelle technologie amène ses spécialistes, et même si la maîtrise d'ouvrage se fera de moins en moins en France, l'innovation continue. Tant que les SSII forment leurs consultants elles n'ont pas de raisons de rater ce virage ».

C'est d'autant plus vrai pour les SSII de petite taille, qui sont nombreuses en France. Mais outre les changements de structure technique du marché, elles doivent faire face à d'autres défi, comme celui de l'offshore. Il est déjà difficile pour une entreprise du mid-market de se lancer dans l'aventure de la délocalisation, une étape pourtant indispensable dans la maîtrise des coûts; c'est encore plus compliqué pour une petite entité. Pour de tels acteurs, les probabilité de survivre par l'acquisition ne sont pas toujours évidente, sur un marché est dominé par les grandes SSII, dont les dix premières représentent 31% du CA global du secteur. On y trouve relativement peu d'entreprises de taille moyenne qui seraient pourtant les plus susceptibles d'absorber des entreprises de petite taille.  Pour preuve, en 2008, les acquisitions se sont établies à une moyenne de 13,1 millions d'euros, même si l'on peut s'attendre à une baisse de la taille des transactions en 2010, notamment en raison de la baisse des cours de la bourse. Innovantes, adaptatives, spécialisées et humaines : voilà les SSII de demain. 



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